Dans le bruissement des rayons doux de septembre, je m’éveille et découvre émerveillée le discours effrontément parfumé et coloré de mes compagnes de sieste.
Ici, abandonnée par toi, je me réveille à la vie libre, celle qui sera désormais la mienne puisque tu m’en as préférée une autre, plus pratique et plus gérable.
Je n’ai jamais été l’une et encore moins, l’autre.
Alors dans ces temps de précipitations rares, à saisir la goutte au vent, tu as fais ce choix inéluctable pour moi : me laisser subrepticement au milieu de la plate bande, ni vu, ni connu.
Je commence pourtant à m’inquiéter de ce soleil qui me caresse bien trop fort, je me sens de plus en chaude, au bord du ravissement, l’éblouissement en blanc.
Fondre parmi les fleurs, quelle drôle de fin !
- « Fichus touristes, regardes ce que j’ai trouvé dans la C3 du jardin anglais ! Une gourde ! Une vieille en plus, tu sais, de celle qui pourrait aller avec le k-way du sketch ! Non, mais je te jure ! » .
Paul la range en souriant, pensant qu’il va bien la nettoyer et qui sait, dans de nombreux ans, elle lui rapportera peut être des sous comme objet vintage du passé.
-"Que veux tu ?
- Juste toi."
Ça c'est passé par là bas...